A rapprocher du proverbe zen : Soit heureux un instant cet instant c'est ta vie.

    Juste le temps de vivre de Boris vian (1920-1959)  

   

    Il a dévalé la colline,
    Ses pieds faisaient rouler des pierres.
    Là-haut, entre les quatre murs,
    La sirène chantait sans joie.
   
    Il respirait l'odeur des arbres,
    Il respirait de tout son corps,
    La lumière l'accompagnait
    Et lui faisait danser son ombre.
   
    Pourvu qu'ils me laissent le temps !
    Il sautait à travers les herbes,
    Il a cueilli deux feuilles jaunes
    Gorgées de sève et de soleil.
   
    Les canons d'acier bleu crachaient
    De courtes flammes de feu sec.
    Pourvu qu'ils me laissent le temps !
    Il est arrivé près de l'eau,  

   

    Il y a plongé son visage,
    Il riait de joie, il a bu.
    Pourvu qu'ils me laissent le temps !
    Il s'est relevé pour sauter.
   
    Pourvu qu'ils me laissent le temps !
    Une abeille de cuivre chaud
    L'a foudroyé sur l'autre rive.
    Le sang et l'eau se sont mêlés.
   
    Il avait eu le temps de voir,
    Le temps de boire à ce ruisseau,
    Le temps de porter à sa bouche
    Deux feuilles gorgées de soleil,
   
    Le temps de rire aux assassins,
    Le temps d'atteindre l'autre rive,
    Le temps de courir vers la femme.
    Juste le temps de vivre.  

Comments

[Dominique]

Ma chère Sylvie,
un petit mot d'une vieille connaissance , du fond de notre printemps de vie, ( la "Cornuère" , sacrés printemps!).
je suis ton actualité régulièrement , j'aime bien ce que tu nous fais partager avec ton humour et ton élégance dans ton combat contre ce maudit "crabe".
Il faut que je te tienne au courant de l'énergie avec laquelle les petits bâtons que tu m'as apportés comme boutures il y a quelques années à Montaigu ont prospéré! je les ai plantés, plus exactement je les ai enfoncés dans le sol sans savoir vraiment comment les ordonner et c'est devenu la haie "Sylvie" en contrebas de notre maison, tu ne la reconnaitrais pas! Tout a pris !il y a un Acacia géant qui nous cache avec bonheur de l'école derrière chez nous, il y a des framboisiers prolifiques ( surtout en septembre, pourquoi?), un noisetier fier, des forsythias, et d'autres dont je ne connais pas les noms, ceux avec les petites boules roses sympas, bref une petite jungle , un petit monde qui enjolive notre jardin et a transformé son apparence au-delà de ce que j'aurais imaginé. Si jamais tu as besoin de boutures...
je vais rarement dans la Sarthe finalement puisque je peux voir maman à l'ile d'yeu, mais dès que je passe je viens te faire la bise si ça ne t'embête pas.
Demande aux médecins de continuer à prendre soin de toi . je t'embrasse. Dominique