Le coeur cousu de Carole Martinez. GALLIMARD
Je viens de tourner les dernières pages de ce livre mais j'aurais aimé qu'il ne finisse pas.
Un roman foisonnant de poésie, de fantastique, de cruauté parfois dans une langue énergique mais qui coule et se lit sans difficulté.
Prêté par mon amie en lecture Catarina, j'ai été sidéré par l'air de parenté de ce livre avec "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez. On dirait que je n'ai pas été la seule à faire le rapprochement.
J'ai trouvé un site qui en parle bien :
http://www.buzz-litteraire.com/index.php?2007/06/19/901-le-coeur-cousu-de-carole-martinez
« Écoutez, mes sœurs !
Écoutez cette rumeur qui emplit la nuit !
Écoutez... le bruit des mères !
Des choses sacrées se murmurent dans l'ombre des cuisines. Au fond des
vieilles casseroles, dans des odeurs d'épices, magie et recette se
côtoient.
Les douleurs muettes de nos mères leur ont bâillonné le cœur. Leurs
plaintes sont passées dans les soupes : larmes de lait, de sang, larmes
épicées, saveurs salées, sucrées. Onctueuses larmes au palais des
hommes ! »
"Si Gabriel Garcia Marquez et Carson Mac Cullers avaient eu un enfant
ensemble, et si ce rejeton avait hérité du lyrisme poétique du premier
et de la sensibilité à fleur de peau de la seconde, il ressemblerait à
s’y méprendre à Carole Martinez.
Dans « Le cœur cousu », coup d’essai magistralement transformé,
l’auteure s’inspire de ses racines espagnoles pour nous raconter
l’histoire de Frasquita, guérisseuse, magicienne et presque sorcière.
Comme toutes les femmes de sa famille, Frasquita a reçu en héritage un
curieux coffret et un don extraordinaire. Pour la récompenser de sa
patience (malheur à celle qui ne saura pas réfréner sa curiosité et
ouvrira le coffre avant la date prescrite !) elle se voit dotée du
pouvoir de donner vie aux tissus qu’elle assemble, faisant naître sous
son aiguille de somptueuses robes à partir de chiffons et des broderies
tellement saisissantes qu’elles semblent animées. Un talent jugé
suspect par les villageois de son hameau qui ne tardent pas à la mettre
au ban de leur société. Et ce n’est que le début de son épopée : jouée
et perdue par son mari lors d’un combat de coqs et réprouvée par le
village pour cet adultère la voilà condamnée à errer à travers
l'Andalousie, en compagnie de ses six enfants qui possèdent, eux aussi,
des dons surnaturels…
Racontée par Soledad, la benjamine de Frasquita, l’épopée de la
famille Carasco mêlant destins tragiques et extraordinaires tient du
conte, presque du mythe. Chaque personnage pourrait ainsi donner lieu à
un roman à part entière tant le merveilleux semble intarissable sous la
plume d’un auteur habité par la violence et la magie d’une Espagne
entre rêve et cauchemar.
Roman sacré et païen, lyrique et charnel « Le cœur cousu » est
porté par une écriture puissante et sensuelle qui transporte jusqu’à la
dernière phrase."